Parfois communément regroupées dans l’appellation fourre-tout « maisons de retraite », il n’est pas forcément évident de distinguer les différents types de résidences pour personnes âgées. Il nous semblait donc intéressant de vous aider à y voir un peu plus clair. D’autant, que c’est aussi l’occasion d’enrichir encore votre lexique « handigéronto » de nouveaux acronymes !
Si vous voulez réviser un peu votre lexique, n’hésitez pas à relire les 2 premiers articles que nous avons écrits pour vous familiariser avec les termes de l’écosystème de la gérontologie et du handicap ICI et ICI.
Résidences pour personnes âgées : de quoi parle-t-on ?
Tout d’abord, il faut bien comprendre que les termes « résidences pour personnes âgées » ou « maisons de retraite » sont des termes génériques. On peut en fait classer ce type d’établissements en 2 grandes catégories :
- Les résidences pour personnes âgées en perte d’autonomie
- Les résidences pour personnes âgées autonomes
A savoir :
Comment évalue-t-on le niveau d’autonomie ?
L’autonomie se mesure à l’aide d’un outil qui s’appelle la grille AGGIR (autonomie gérontologique groupes iso-ressources). Cette grille permet ainsi de déterminer pour chaque personne évaluée un Groupe Iso Ressources (GIR).
Il existe 6 Groupe Iso Ressources : le GIR 1 correspond au niveau le plus élevé de dépendance alors que le GIR 6 correspond à une personne complétement autonome.
La grille AGGIR a deux fonctions :
1. Evaluer le degré de perte d’autonomie fonctionnelle
2. Apprécier l’éligibilité à l’Allocation Personnalisée Autonomie (APA) : GIR 1 à 4
A domicile, le GIR est déterminé par l’équipe médico-sociale du Conseil départemental tandis qu’en établissement, il est déterminé par l’établissement, en lien avec le Conseil départemental.
Pour en savoir plus, vous pouvez regarder le site service-public.fr
I Résidences pour personnes âgées en perte d’autonomie
On appelle ces résidences des EHPAD : Établissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes.
Elles s’adressent à des personnes de plus de 60 ans. Néanmoins, dans certains cas particuliers une dérogation est possible pour y entrer avant cet âge.
Les EHPAD s’adressent aux personnes qui ont besoin d’aide et de soins au quotidien et pour lesquelles un maintien à domicile n’est plus possible. Elles proposent en effet un accompagnement quotidien et sont médicalisées.
D’après notre expérience, le terme « médicalisées » peut parfois porter à confusion pour les familles. Cela ne veut en effet pas dire que le service est équivalent à celui d’un service hospitalier et qu’il y a une équipe médicale 24h sur 24. Dans un EHPAD, il y a des infirmières en journée mais pas forcément la nuit.
Parlons ensuite du médecin coordonnateur. Tout d’abord, il n’est pas là pour assurer le suivi médical régulier des résidents : c’est le rôle du médecin traitant de chaque résident. Néanmoins le médecin coordonnateur est habilité à faire une prescription médicamenteuse pour un résident dans certaines conditions encadrées par l’article D312-158 du code de l’action sociale et des familles (voir décret 2019-714 article 2, alinéa 13 ICI ). Enfin il exerce rarement à temps plein sur la résidence. Ses missions sont toutefois nombreuses : avis sur les admissions, évaluation gérontologique du résident à l’entrée en EHPAD, évaluation de la charge en soins dans l’établissement, coordination des intervenants autour du résidents, formation des équipes de soins…
Les services supplémentaires
De nombreux établissements sont équipés d’unités dites protégées ayant vocation à prendre en charge de façon spécifique les résidents qui présentent une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée.
Certains établissements sont aussi équipés d’un PASA (Pôle d’Activités et de Soins Adaptés). Il s’agit en fait d’un espace aménagé dans l’EHPAD où sont proposées en journée des activités sociales et thérapeutiques aux personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Le nombre de places est limité à 14 résidents par jour. Ainsi, l’accompagnement est personnalisé. Il a pour vocation de limiter ou d’éviter l’apparition de troubles du comportement.
Pour les résidents atteints de maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée et présentant des troubles du comportement importants, certains établissements disposent d’une Unité d’Hébergement Renforcé (UHR) avec une surveillance renforcée nuit et jour. Néanmoins les UHR n’ont pas vocation à proposer de l’hébergement permanent. En effet, l’objectif de ces UHR est de permettre un apaisement des troubles du comportement avant retour dans une unité d’hébergement classique ou dans une unité protégée.
Enfin, certains EHPAD disposent d’une Unité de Soins Longue Durée (USLD). Ces unités accueillent des résidents qui ont besoin de façon chronique de soins techniques importants et d’une surveillance médicale renforcée.
II Résidences pour personnes âgées autonomes
Ce type de résidences appelées aussi parfois résidences seniors s’adressent aux personnes qui ne souhaitent ou ne peuvent plus rester à domicile. Les raisons peuvent être diverses : isolement, maison devenue trop grande et trop fatigante, besoin d’un cadre sécurisé… Les résidences pour personnes âgées autonomes répondent donc à ce type de besoins. Elles proposent en effet un environnement sécurisé, permettent de recréer du lien social et offrent différents types de services. Par contre elles ne disposent pas de personnel médical (infirmières, aides-soignantes) sur place.
On en distingue deux types :
1. Les résidences autonomie (ex foyers-logements)
Les résidences autonomie proposent à la location des logements allant du studio à l’appartement 3 pièces.
Elles permettent :
- de conserver son indépendance
- de bénéficier d’un cadre sécurisé avec une présence sur place
- d’utiliser ou non des services collectifs (restauration, animations, actions de prévention, accès à des espaces communs de convivialité…)
Les résidences autonomie sont des établissements médico-sociaux. Elles nécessitent donc une autorisation de fonctionnement du Conseil départemental qui vérifie régulièrement la qualité des prestations. Par ailleurs elles ont une vocation sociale ce qui explique qu’elles proposent des loyers modérés. Pour en savoir plus sur ce type de résidences vous pouvez consulter le site www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr
A noter :
Voici encore un nouvel acronyme dont vous entendrez peut-être parler : les MARPA (Maisons d’Accueil et de Résidence pour l’Autonomie). Il s’agit de résidences autonomie d’un genre un peu particulier. Lancées dans les années 80 par la Mutualité Sociale Agricole, les MARPA ont pour vocation de permettre aux aînés du milieu rural de continuer à habiter dans leur bassin de vie, dans des logements adaptés. Il s’agit donc de petites unités de vie situées en milieu rural ou en périphérie des villes. Elles n’accueillent pas plus de 24 résidents. On en compte aujourd’hui plus de 200 réparties sur 70 départements. Pour en savoir plus vous pouvez consulter ce site : https://www.marpa.fr
2. Les résidences services
Les résidences services proposent des logements dont les occupants peuvent être locataires ou propriétaires.
Elles permettent de :
- continuer à vivre de manière indépendante dans un lieu sécurisé (gardiennage, domotique…)
- profiter ou non de services collectifs (ex : animation, équipements sportifs, espaces communs de convivialité…)
- bénéficier de services individualisables « à la carte » facturés selon l’utilisation effective (conciergerie, activités, ménage des parties privatives…)
Les résidences services ne sont pas des établissements médico-sociaux. A ce titre, elles ne nécessitent donc pas d’autorisation de fonctionnement du Conseil départemental. Elles sont gérées par des structures privées commerciales ou associatives.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr
Cela fait déjà beaucoup d’informations pour un seul article, c’est pourquoi nous allons nous arrêter là. Néanmoins sachez qu’il existe encore d’autres solutions d’hébergement comme l’habitat regroupé, l’habitat intergénérationnel ou encore l’accueil familial. Ces solutions feront sans doute l’objet de prochains articles !
Pour finir, récapitulons les nouveautés dans votre lexique handigéronto :
AGGIR : Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources
APA : Allocation Personnalisée Autonomie
GIR : Groupe Iso-Ressources
EHPAD : Établissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes
PASA : Pôle d’Activités et de soins adaptés
UHR : Unité d’Hébergement Renforcé
USLD : Unité de Soins Longue Durée
Vous voilà informés sur les différents types de résidences. Néanmoins, n’oubliez pas que ce n’est pas à l’aidant ou aux aidants de faire seul(s) un choix d’établissement : le consentement de votre proche doit être systématiquement recherché!
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On vous dit à la semaine prochaine et d’ici là, prenez soin de vous !