Tous aidants!
Autour de vous, n’avez-vous jamais rencontré une personne qui accompagne un proche âgé ?
Vous savez, une épouse qui s’occupe de son mari qui a une maladie d’Alzheimer ? Ou bien un fils ou une fille qui s’inquiètent pour leur(s) parent(s) âgé(s) vivant à domicile ?
Il est plus que probable que vous ayez répondu par l’affirmative.
Pourquoi ?
Aujourd’hui en France, près de 5 millions de personnes de 16 ans ou plus aident bénévolement, de façon régulière et à domicile, une ou plusieurs personnes de plus de 60 ans de leur entourage présentant une perte d’autonomie pour des raisons de santé ou de handicap.
On appelle ces aidants non professionnels des aidants naturels*.
*« Un proche aidant ou aidant naturel est défini comme un membre de l’entourage non professionnel (un membre de la famille, un ami ou un voisin) qui soutient régulièrement un proche en raison d’un problème de santé ou d’un handicap. Ce soutien peut prendre différentes formes : les aides dans les activités de la vie quotidienne (ménage, repas, toilette, présence), les aides financières, matérielles et le soutien moral » (CNSA, 2014)
Il s’agit le plus souvent du conjoint dans un premier temps (80 % lorsque les personnes vivent en couple). Avec l’avancée en âge, l’aide est progressivement remplacée par celle des enfants. Lorsque la personne vit seule à domicile, près de 10 % des aidants peuvent également être des amis ou des voisins.
Données in « Le soutien des aidants non professionnels », RBPP ANESM Juillet 2014
On estime que 3 millions de personnes aident un proche de plus de 60 ans présentant la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée.
La révolution démographique a commencé !
Vous ne le savez peut-être pas, mais la France vit actuellement une révolution démographique. Au cours des cinquante prochaines années, le nombre des plus de 60 ans va être multiplié par 2 et celui des plus de 80 ans par 4.
Heureusement, vieillesse ne rime pas toujours avec dépendance mais parfois, c’est le cas.
Il est assez facile de comprendre que dans les années à venir, si le nombre de personnes âgées augmente, le nombre d’aidants naturels potentiels aussi. Nous sommes les aidants d’aujourd’hui et nos enfants et petits-enfants seront les aidants de demain.
Devenir l’aidant naturel d’un proche âgé… ce n’est pas si naturel !
C’est une situation à laquelle personne n’est vraiment préparé. Et pourtant :
- La charge de travail et la charge mentale sont lourdes
- Les conséquences sont importantes : stress, anxiété, dépression, troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires, report ou renoncement aux soins, renoncement aux activités sportives….
Personne ne vous fournit de manuel d’instructions pour vous expliquer ce rôle. Il n’existe pas de parcours clair pour apprendre à devenir aidant (savoirs, savoir-être, savoir-faire). Ceci conduit souvent à l’épuisement de l’aidant et à des institutionnalisations non souhaitées ou mal préparées.
Est-il possible de faire autrement ? C’est justement ce que nous pensons. En accompagnant précocement les aidants nous pensons qu’il est possible d’éviter qu’ils ne s’épuisent. Ce qui ne veut pas dire qu’il sera toujours possible d’éviter une institutionnalisation. Cependant il est nécessaire d’anticiper pour ne pas avoir à décider dans l’urgence.