Depuis 1982, le Conseil International de la Danse (CID) a instauré la journée internationale de la danse. Le jour choisi pour célébrer celle-ci est le 29 avril, en hommage à Jean-Georges Noverre, créateur du ballet moderne. L’occasion était trop belle pour manquer de vous parler de l’intérêt de la danse à tout âge.
Les personnes âgées sont souvent freinées dans leur envie de réaliser de nouvelles expériences par la peur de ne plus en être capable. « Ce n’est plus de mon âge ! » est l’une des phrases qui revient le plus fréquemment. La danse peut être un moyen de se libérer de cette fausse croyance limitante.
La danse est une activité à la fois artistique et physique. Elle combine les émotions, l’interaction sociale, la stimulation sensorielle et la motricité et crée ainsi des conditions environnementales enrichies. Un nombre croissant d’études* suggèrent que la danse peut participer à préserver les performances fonctionnelles, sensorielles et psycho-sociales.
Quels sont les bienfaits de la danse chez les personnes âgées ?
1.Prévenir la perte d’autonomie et les chutes
La danse est en premier lieu une activité physique qui fait travailler le corps entier. Elle sollicite à la fois les muscles, les articulations, le système cardiovasculaire, la respiration, les sens… Danser permet d’améliorer les performances physiques et de prévenir les chutes, notamment grâce au travail sur l’équilibre, les transferts d’appuis, l’amplitude, la posture.
La danse peut être utilisée à la fois :
- en prévention primaire, c’est-à-dire avant la survenue d’une maladie
- mais aussi en prévention secondaire, à un stade précoce de l’évolution d’une maladie
- et enfin en prévention tertiaire, pour agir sur les complications et les risques de récidives
Par exemple, des études ont démontré l’effet bénéfique de la valse sur les capacités fonctionnelles de personnes atteintes d’insuffisance cardiaque chronique ou de la danse irlandaise sur les capacités motrices des patients parkinsoniens.
La danse : une thérapie non médicamenteuse !
2. Améliorer les performances cognitives et réduire les troubles du comportement
Ouïe, vue, toucher, odorat, l’expérience multisensorielle qu’induit la danse produirait des effets positifs sur le comportement et le moral des danseurs, et en particulier des patients atteints de troubles cognitifs. Les données de recherche soutiennent l’hypothèse que la danse participerait à la prévention du déclin cognitif. La danse faciliterait aussi la prise en charge des troubles psychocomportementaux chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies apparentées.
Pourquoi tous ces conditionnels ? Parce que les premières études qui ont mis en évidence ces bénéfices portaient sur de petits effectifs et de courtes durées d’intervention. Des études supplémentaires sont donc nécessaires pour confirmer avec certitude cette efficacité.
3. Diminuer l’anxiété et la dépression
La danse est l’activité idéale pour lutter contre l’isolement et entretenir une vie sociale. Elle sollicite l’imaginaire et la créativité car si souvent les danseurs suivent une chorégraphie, ils peuvent aussi laisser libre cours à leur énergie et à leurs émotions pour créer du mouvement. La danse améliore la qualité de vie, le sentiment de bien-être, l’image corporelle, l’humeur et permet de diminuer la dépression et l’anxiété.
4. Partager une activité agréable avec votre proche
La danse est un bon moyen de partager une activité avec votre proche qui soit une activité plaisir et non centrée sur le soin ou la maladie. Envisagez la danse comme un temps d’échange de qualité. De plus, cette activité sollicite les capacités restantes de votre proche, ce qui est valorisant.
Quelle danse choisir ?
Où et comment pratiquer ?
Choisissez le style de danse que vous aimez et qui vous convient le mieux.
Sachez que le tango argentin, les danses des Caraïbes (salsa, merengue, bachata) et d’une manière générale les danses de salon améliorent les performances fonctionnelles et l’équilibre.
Le tango semble aussi avoir un effet bénéfique sur les performances cognitives. Pour vous en convaincre, voici 2 vidéos tournées dans un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Les allegros d’Alzheimer avec France Mourey
Les concertos d’Alzheimer avec Carolina Udoviko
Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre CCAS pour connaître les organismes qui proposent des cours de danse ou des événements dansants. Sachez que certains organismes proposent de la danse adaptée aux seniors.
Comme pour toute activité physique, les bénéfices de la danse ne semblent pouvoir être observés que si une fréquence, une intensité et une durée suffisante sont atteintes.
Il est difficile de définir des recommandations à partir des données de la littérature. Les recherches suggèrent néanmoins qu’un minimum de 6 mois à raison d’au moins 1 séance par semaine est nécessaire pour démontrer des bénéfices cognitifs.
Vous n’avez pas la possibilité d’aller danser à l’extérieur. Qu’à cela ne tienne ! Un petit pas de deux dans le salon sur une musique entrainante peut à lui seul illuminer une journée !
Avant de vous quitter, voici une dernière vidéo inspirante :
On se retrouve bientôt, et d’ici là, prenez-soin de vous !
*Références in « La danse, une thérapie pour la personne âgée. Revue de la littérature »